Tient là un regard absolument neuf sur deux partitions assez illustrées au disque
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On n’y prend pas garde, mais avec son Premier Quatuor pour piano et cordes, Antonin Dvorak affirmait une musique de chambre résolument ancrée dans l’identité musicale tchèque. Le ton de rêverie bucolique – avec quelques nuages - qui ouvre cet opus serein dont l’Andantino a tout de même encore une pointe de Schubert dans sa mélodie et sa scansion, donne le ton d’une partition où la lyrique slave s’infuse à mesure : elle débordera dans un finale qui est une vraie danse scherzando. Quatorze années plus tard, le Quatuor en mi bémol majeur qui ajoute un scherzo plein de charmes, ébroue ses harmonies colorées dans une langue totalement formée sur les idiomes de la musique populaire mais que Dvorak raffine à l’extrême, cachant l’art par l’art. On le fait souvent brillant ce qui en minimise la portée poétique. Les amis du Dvorak Piano Quartet s’en gardent bien, le jouant très lyrique, détaillant ses beautés, le piano chantant et pourtant très composé de Slavka Vernerova-Pechocova donnant le ton d’un raffinement extrême qui déjà magnifiait l’opus 23, si bien qu’on tient là un regard absolument neuf sur deux partitions assez illustrées au disque, et de belle manière. Laissez-vous tenter. (Discophilia - Artalinna.com)
Jean-Charles Hoffelé